Petit bonheur numéro trois cent soixante deux : les histoires de familles

Ce petit bonheur là se fait raconter invariablement l’enfance des grands parents.

Il y a les histoires drôles. Quand Mamie a confondu le sel et le sucre le jour où elle préparait un gâteau pour sa belle mère. Le jour où Papa, petit, s’est enfermé dans le placard du grenier avec la boite de chocolat et qu’on l’a cherché pendant deux heures. On l’a retrouvé lui, jamais les chocolats.

Il y a les histoires qu’on écoute sagement, en silence. La guerre de Papi, l’école en sabot, le grand père qui sarclait les vignes à cheval, la grande tante qui était dans la Croix Rouge en 1940. Le jour où Papi a demandé Mamie en mariage.

Il y a les histoires qu’on se murmure en gloussant. Tante Eliane et ses 4 mariages. Le mari de Paulette qui la trompait avec la voisine dont les enfants pourraient finalement être nos cousins.

Il y a les légendes auxquelles ont fait semblant de croire. On descendrait, dit on, d’un compagnon de Pépin le Bref. Il se raconte que par la grand mère maternelle de ton aïeule, on a un lien de parenté avec Saint Exupéry.

Les familles sont des mondes. Des univers, des dynasties. Des contes et légendes qui vivent dans les mots et se jouent des mémoires. Les familles partagent du sang, et surtout des souvenirs. Elles sont parfois grandes, parfois plus petites, elles sont parfois agaçantes, parfois attachiantes. Les familles nous donnent ce dont parfois on ne veut pas. Elles nous chargent d’un héritage, d’un nom, d’un nez, d’un menton, d’un regard. Elles mélangent les gènes et souvent nous gênent. Mais, qu’on le veuille ou non, les familles font ce que nous sommes. Nous sommes un peu d’elles, elles sont aussi un peu de nous.

Alors, les retrouver là, avec leur rancoeurs et leur grand coeur, c’est créer des souvenirs pour les prochains. Quand la famille s’agrandit.

Un vrai petit bonheur.

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