Petit bonheur numéro cent vingt neuf : faire un voeu

Ce petit bonheur là se concentre…

On a toujours l’occasion de faire un voeu. Parfois, c’est un cil sur la joue. Parfois, c’est une étoile qui passe dans le ciel (ça marche aussi avec un satellite). C’est quand on mord la première fraise. C’est quand on croque le premier abricot ou le premier melon. C’est quand on jette une pièce dans une fontaine. C’est quand on souffle ses bougies. C’est quand on en a envie, quand le ciel semble nous faire signe et qu’on a besoin de confier à d’autres ce qui nous est cher, ce dont on rêve sans réussir à l’atteindre, ce dont on a tant envie qu’on pense qu’y croire fort peut suffire.

Il est des voeux qui nous tiennent tant à coeur qu’on se les répète, sans cesse, sans lassitude. Toujours le même jusqu’à ce qu’il n’y ait plus besoin, jusqu’à ce que le coup de pouce arrive.

Il y a le voeu qu’on ose à peine formuler, celui qu’on s’applique à articuler au fond de sa tête, en silence.

Il y a le voeu qui vous brûle en dedans. Celui qu’on murmure religieusement, plein(e) d’espoir.

Pas besoin de croire en Dieu ou au ciel, pas besoin de connaitre de prière. Il suffit de penser fort à ce qui nous accroche les larmes d’enthousiasme aux yeux en hésitant sur la joue où a glissé le cil, en retenant son souffle pour ne pas faire trembler les flammes des bougies, en suivant des yeux l’étoile ou en serrant la pièce dans sa main.

Une fois le voeu choisit, on se concentre, les yeux fermé. Au fond de soi, le silence se fait. Il n’y a plus que le voeu qui résonne.

Et puis, il faut se lancer. La main chasse le cil, la main lâche la pièce, on souffle les bougies, on entame le fruit,  l’étoile est partie.

Ne reste qu’à croire en sa chance. Le voeu, dans sa bulle, s’en va, attaché à un ballon d’hélium. Ne reste qu’à attendre qu’il trouve le bon chemin. Et que plus jamais, on ne formule de nouveau ce voeu, qu’on n’articulera plus jamais en silence les mêmes mots. La prochaine fois, ce sera un autre voeu. Et c’est un vrai petit bonheur.

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